Représentation des subsahariennes dans la franco-migritude de Léonora Miano : un antidestin de femmes marginalisées
Abstract
Un débat a cours en ce moment dans les milieux universitaires africains au sujet du rôle et de la place de la littérature diasporique au regard d’une représentation biaisée, défigurée, qu’elle ferait généralement du continent. D’aucuns parlent d’afro-pessimisme, d’autres pensent déjà à une redéfinition du concept même de littérature africaine, tant ces auteurs exilés brillent par un descriptif peu élogieux du continent, quand il n’est tout simplement pas caricatural. L’écriture féministe n’échappe pas à cette critique, car par bien des pages, elle donne à voir une gente féminine exclue des cercles décisionnaires, chosifiées à l’occasion. C’est du moins ce qui paraît d’une première lecture de la situation de la femme dans l’oeuvre de Léonora Miano, écrivaine d’origine camerounaise vivant en France. Son texte donne à vivre l’exclusion ainsi que la maltraitance de la femme à toutes les strates de la société. Pourtant une analyse plus approfondie laisse entrevoir une perspective moins orageuse. Notre communication se propose d’examiner comment cette écriture migrante du chaos, loin de désespérer fonde l’espoir de la renaissance de la femme subsaharienne, celle qui défie toute la stéréotypie du déterminisme.