Agota Kristof : langue et écriture dans le contexte de l’exil
Abstract
Dans l’écriture d’Agota Kristof le dispositif minimaliste semble surgir au même temps qu’un certain code normatif qu’on doit accepter à cause du déplacement vers l’espace langagier et culturel étranger. « Le défi de l’analphabète », comme Kristof appelle elle-même son écriture, est lancé au pouvoir imminent de la langue d’accueil, le français, qui est marqué par les siècles de souci de la langue et du style. Dans le contexte de l’exil, l’écriture minimaliste devient la critique de la conception essentialiste de la langue et de la littérature, déterminées par l’identité nationale. La présente communication tend à développer une réflexion sur les modes à travers lesquels dans les romans et les récits d’Agota Kristof l’écriture minimaliste fait face à la discontinuité du sujet et au pouvoir de la langue, aussi bien qu’élucider l’aspect éthique de l’écriture en tant que réalisation d’une intention, d’un choix qui résulte de la situation d’ambivalence langagière.