Slipstream – “this brave new genre”
Abstract
Terme récemment forgé, slipstream renvoie à une frontière flexible, voire fragile entre la SF et la non
SF tout en répondant à un problème aigu, à savoir la place exacte de la SF parmi les expérimentations et les
innovations imposées par le postmodernisme. Reçu avec réticence par les critiques de la SF, à cause de la
définition floue donnée par son initiateur (Bruce Sterling, en 1989), le slipstream provoque de fortes
controverses toutes les fois qu’il fait l’objet d’une anthologie de textes. Qu’il s’agisse de la prose courte ou des
romans de SF qui dépassent les conventions classiques du genre, ou encore certains livres et écrivains qui,
apparemment, n’ont aucun rapport avec la SF mais en empruntent des thèmes et des techniques, le slipstream est le terme à la portée, une sorte de fourre-tout. La riche diversité des œuvres considérées comme des slipstreams donne du fil à retorde même aux adeptes les plus convaincus. Finalement, qu’est-ce que le slipstream ? Une nouvelle espèce de la SF ou un nouveau genre littéraire, qui découle de la SF ? Est-il une partie de la soi disante littérature mainstream ou est-il une simple manifestation de celle-ci, qui se nourrit de la SF ? Est-ce une nouvelle écriture ou une autre stratégie de marketing ? L’article présent se propose justement de répondre à ces interrogation revue les approches du slipstream depuis 1989 jusqu’à nos jours.
