La sagesse des enchanteresses. Pouvoir féminin et héritage ancestral dans Les évangiles des quenouilles
Abstract
Peu de temps après leur parution, Les Evangiles des Quenouilles jouissent d’un succès qui étonne, vu qu’on y évoque le savoir populaire féminin à une époque où celui-ci commence à être dévalorisé par les clercs méfiants à l’égard des connaissances ancestrales. En outre, les nombreuses références parodiques que le texte recèle invitent à une réflexion plus profonde sur le pouvoir que le savoir traditionnel confère. S’agit-il d’un pouvoir néfaste, comme celui des enchanteresses ou des sorcières évoquées par le Malleus Maleficarum d’Henry Institoris et Jacques Sprenger, qui paraît à peu près à la même époque ? Serait-il, au contraire, exempt de toute efficacité si l’on prend en considération la présentation burlesque des matrones détentrices des connaissances venues de la nuit des temps ? Ce sont quelques questions auxquelles nous tâcherons de répondre tout en analysant cette œuvre ambiguë.