Identité, totalitarisme et résistance. Sorana Gurian, Les Mailles du filet
Abstract
Le journal de Roumanie de Sorana Gurian, tenu entre les années 1947 et 1949, se présente premièrement comme un témoignage toujours vivant de l’absurdité inhumaine du régime communiste. La contiguïté de son existence avec une histoire tragique détermine l’écrivaine, autrement expartisane de l’idéologie communiste, à prendre conscience, avec une amère
lucidité, de la dégénérescence progressive de son profil identitaire. Réfugiée à Paris, Sorana Gurian publiera ce journal en 1950, aux éditions Calmann- Lévy. Le livre apparaît en roumain en 2002, comme supplément de la revue Jurnalul literar. La démarche diaristique de Sorana Gurian de Les mailles du filet a, dans sa structure de surface, une véritable valeur documentaire, mais, au-delà de celle-ci, le sondage de l’intimité auctoriale exhibe une pluralité d’identités, assumées ou rejetées, parfois incompatibles, impossible à unifier dans une image homogène.