Identitatea obligatorie sub totalitarism: Norman Manea, Despre clovni. Dictatorul şi Artistul
Abstract
Mon article propose une approche des structures de signification du texte de Norman Manea, réalisée à l’aide des instruments théoriques offerts par la poétique des genres biographiques et focalisée sur les enjeux identitaires de l’écriture. Je propose une analyse du rapport entre l'identité obligatoire et l'identité personnelle sous le totalitarisme, tel qu’il peut être décelé dans le volume d'essais autobiographiques intitulé Les clowns. Le Dictateur et l'Artiste. Le scénario identitaire est un sujet complexe, donc les techniques et les méthodes sont empruntées à différents domaines. On cherchera aussi l'influence de la poétique carnavalesque dans les essais de Manea: l'association du socialisme réel avec un cirque totalitaire, le monde à l'envers, l'ambivalence des bouffons (le dictateur et l'artiste « réunis » sous le même masque du clown). Le chronotope est la Roumanie totalitaire, qui définit l'une des structures identitaires de Norman Manea: l'artiste indésirable, l'écrivain qui perçoit les effets de la censure sur ses romans, la réception erronée de son article Felix culpa, l'exil. Enfin, l'analyse des métaphores du texte, associée aux concepts de la littérature de confession révèle un couple avec deux pôles opposés: l'artiste aliéné (et ses masques narratives : le clown, August Prostul, l’étranger toujours inadapté) vs le pouvoir aliénant.