Sincronizări: discurs literar / discurs social-politic

  • Doinița MILEA Dunarea de Jos University of Galati, Romania
  • Alina CRIHANĂ Dunarea de Jos University of Galati, Romania
Keywords: imaginaire politique, totalitarisme, littérature « asservie », roman politique, écriture subversive

Abstract

Après la chute des régimes totalitaires en Europe Orientale, le discours critique s’est souvent attaché à un exercice de déconstruction visant la culture et, en particulier, la littérature publiée dans un contexte socioculturel qui a favorisé l’intrusion du politique dans le territoire de l’esthétique. Soit qu’il s’agisse de la littérature étiquetée comme « asservie », en tant qu’instrument de légitimation du pouvoir totalitaire, soit qu’il s’agisse, par contre, de la littérature « subversive », et en particulier du roman politique, la critique a privilégié, maintes fois, le critère politique au détriment du critère esthétique, en soulignant l’impacte de l’idéologie sur la construction des espaces fictionnels. C’est le cas de la prose roumaine écrite sous la dictature, tant des romans publiés, pendant « l’obsédante décennie », par les maîtres de la littérature de l’entre-deux-guerres, comme Sadoveanu ou Camil Petrescu, que des romans de la génération des années ’60 qui ont fait, après la révolution de ’89, l’objet d’une telle critique « positiviste » : celle-ci, en privilégiant l’approche biographique, a occulté souvent leur valeur esthétique, « compromise », cette dernière, en même temps avec les auteurs engagés dans le pacte avec le pouvoir. Cette lecture, qui surenchérit le critère politique au détriment de l’esthétique, le seul pertinent dans l’organisation du canon littéraire, a eu souvent comme résultat la dévalorisation de ces romans, placés dans la paralittérature, en tant qu’instruments de légitimation symbolique du régime Ceaucescu, opposé à l’époque de la terreur des années ’50. Si la résistance des écrivains peut être dénoncée comme mythologie compensatoire, celle du roman ne peut pas être mise en question à partir de la seule lecture politique. Les romans de la génération des années ’60 ne sont pas seulement des miroirs qu’on promène le long d’une histoire obsédante, mais des paraboles à multiples niveaux de signification, où l’histoire ne constitue que le prétexte fictionnel d’une
méditation sur la condition de l’individu en proie d’un univers absurde, d’où il tente de s’évader.

Published
2025-04-10
How to Cite
MILEA, D., & CRIHANĂ, A. (2025). Sincronizări: discurs literar / discurs social-politic. Comunicare Interculturală și Literatură / Communication Interculturelle Et Littérature, 10(2), 107-116. Retrieved from https://gup.ugal.ro/ugaljournals/index.php/cil/article/view/7740
Section
Literatură şi interculturalitate